En couple à la ville et sur le pavé
A l'origine, la rencontre de Hélène Pelourdeau, chanteuse depuis sa tendre enfance au chœur d’enfants de l’Opéra de Paris, à la Maitrise de Radio France et par la suite à l’Ensemble Vocal de Lausanne, et Juan Etchepareborda, chanteur lyrique dans les choeurs des maisons d'opéra de Lausanne, Genève, Berne et Zurich.
Une soprane à la voix veloutée et précise, un basse-baryton à la voix cuivrée et charnue
En mars 2020, la pandémie met à l'arrêt leurs activités artistiques. Plus d’opéra, plus de concerts. Coincés comme tout le monde à la maison, frustrés de ne pouvoir s'exprimer, ils se sont mis à chanter au balcon le soir à 21h après les applaudissements aux soignants en première ligne pour sauver des vies. Le voisinage, ravi, les attend au balcon comme un rendez-vous de fin de soirée, des passants enchantés découvrent avec bonheur et reviennent sur le trottoir pour les entendre les soirs suivants.
Une année plus tard, quand les autorités municipales permettent à nouveau aux artistes de rue de se produire, c'est avec une bibliothèque enrichie des enregistrements d'un pianiste professionnel que le duo s’affranchit des codes du monde lyrique et part à la rencontre d’un nouveau public, celui de la rue.
la rue, c'est la vie
Dès les premières notes, certaines fenêtres parfois se ferment, d'autres s'ouvrent. Certains passants poursuivent leur chemin imperturbables, les yeux rivés sur leur téléphone portable, d'autres s'arrêtent, interloqués. Les enfants nous observent, comme sous hypnose, les adolescents moqueurs se font chasser par des spectateurs concentrés, certains adultes essuient des larmes et nombreux sont ceux qui arrivent en retard à leur rendez-vous.
Le public de la rue est unique, libre de ses réactions et mouvements, libre de montrer son approbation ou son mécontentement, sans filtre, en toute vérité. Se confronter de si près à ce public là est une expérience addictive. Quelle que soit l'issue de la pandémie, nous chanterons encore dans la rue.